Dans le cadre de l’initiative « YouthAdapt Climate », la société GRECOM RDC est en pleine révolution de l’apiculture en République Démocratique du Congo. En collaboration avec des partenaires clés comme la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Global Center on Adaptation, l’entreprise a officiellement lancé un processus d’enregistrement destiné à identifier les acteurs de la chaîne de valeur apicole dans les provinces du Nord-Kivu, notamment à Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Ce processus, soutenu par la technologie « NyukiTech », vise à fournir aux apiculteurs une identification numérique sécurisée, notamment à travers la mise en place des « ApiCards ».
Dans une interview exclusive avec LaFortuneRDC, Mme Déborah Nzarubara, coordonnatrice de Grecom RDC a expliqué les enjeux et les objectifs de ce projet novateur.Les ApiCards ne sont pas simplement des cartes d’identification, elles servent aussi à sécuriser la traçabilité des produits apicoles congolais, en fournissant des informations complètes sur chaque acteur de la chaîne de valeur.
« Nous avons commencé l’identification dans le Nord-Kivu pour étendre le projet dans le Sud-Kivu et dans d’autres provinces de la RDC, en nous appuyant sur la solution NyukiTech. Pour recevoir la carte étant apiculteur, on doit se rassurer si réellement tu es producteur ou te situe dans quel maillot de la chaîne de valeur. Cette carte donne toutes les informations et la localisation de l’acteur et d’autres informations très importantes via ce code QR. Toute la RDC est concernée mais avec les moyens financiers reçus, nous allons nous limiter dans quatre provinces », a-t-elle expliqué.
Un impact environnemental et sanitaire
L’objectif sous-jacent de cette démarche est de protéger les pollinisateurs, particulièrement les abeilles, en contribuant à la lutte contre les défis climatiques. En permettant une traçabilité complète des produits de la ruche, l’initiative de la société GRECOM RDC aide à prévenir la fraude et la dénaturation des miels, des pratiques qui peuvent compromettre la santé publique.
« […] Le but est de cartographier tous les acteurs de la chaîne de valeur apicole en RDC, tout en traçant les miels et autres produits pour assurer leur authenticité et garantir leur sécurité sanitaire. Nous voulons aussi empêcher certains acteurs malhonnêtes qui dénaturent le miel, ce qui peut nuire à la santé des consommateurs », a laissé entendre Mme Déborah Nzarubara.
Bien que le projet ait des ambitions nationales, il se concentre actuellement sur quatre provinces, limitées par les ressources financières disponibles. L’extension dans d’autres zones de la RDC dépendra de l’évaluation du programme et de l’extension des financements. Toutefois, Mme Nzarubara reste optimiste.
« La RDC toute entière est concernée par ce projet, et nous comptons sur le soutien des partenaires financiers pour déployer cette solution sur l’ensemble du territoire », a-t-elle soutenue.
Le projet « YouthAdapt_Climate », soutenu par la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Global Center on Adaptation joue un rôle important dans le financement et la mise en œuvre de cette initiative. Selon la patronne de GRECOM RDC, ces partenaires contribuent non seulement à la solution technologique mais aussi à la gestion et à la sensibilisation autour des enjeux climatiques liés à l’apiculture.
« Grâce à l’appui de la BAD et du Global Center on Adaptation, nous pouvons enfin concrétiser cette idée et l’étendre à l’ensemble du secteur apicole en RDC. Le soutien de ces institutions nous permet de développer des solutions durables et adaptées aux défis climatiques que nous rencontrons« , a affirmé Mme Déborah.
Porté par GRECOM RDC, le projet « NyukiTech » constitue une avancée pour l’apiculture en République Démocratique du Congo. Il représente un modèle de digitalisation au service de l’agriculture et de la durabilité environnementale, un vecteur de traçabilité et un rempart contre la fraude dans le secteur apicole. Grâce à cette initiative, l’apiculture congolaise pourrait bien devenir un pilier de la résilience face aux défis climatiques.
Magloire Tsongo à Goma