Après le contrôle d’une partie du territoire de Lubero, la gestion des militaires au Nord-Kivu est remise en cause par des acteurs socio-politiques. Les Chefs coutumiers s’en mêlent également et critiquent « sévèrement » l’administration militaire.
Dans une sortie médiatique ce mardi 30 juillet 2024, le Chef de la chefferie des Bashu, Sa Majesté Abdoul Paluku Kalemire 3 a fustigé l’échec de l’Etat de siège depuis son instauration. A l’en croire, au stade actuel, un militaire qui veut sauvegarder sa dignité, et ses grades devrait démissionner le plus vite possible. Il regrette que la province du Nord-Kivu soit occupée en moitié par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
A haute voix, il a invité le Président de la République de lever sans doute l’Etat de siège.
« Si les députés nationaux ont échoué pour certaines choses, la constitution de notre précise que la population est souveraine. Aujourd’hui, nous avons fait plus de deux ans sous l’administration militaire ou Etat de siège. Je pense que des généraux et colonels, et même des capitaines qui gèrent des communes devraient avoir honte de leurs grades par ce qu’ils n’ont pas été à la hauteur du travail leur assigné par Félix Antoine Tshisekedi. Il faut avouer que l’Etat de siège a échoué et leur échec est justifié par l’occupation de plus d’un et demi de la province du Nord-Kivu. La province est composée de six territoires. Dans les Masisi, Rutshuru, Nyiragongo et une partie de Lubero, l’autorité de l’Etat n’existe plus; donc presque la moitié de la province. Si les autorités de l’Etat de siège reconnaissent leur personnalité et leurs grades, ils peuvent se déporter avant que le Président ne lève cette mesure d’Etat de siège », a-t-il martelé.
Revenant sur les massacres perpétrés par les Forces Démocratiques Alliées (ADF), le chef de la chefferie des Bashu et député provincial du Nord-Kivu a tracé un tableau sombre. Depuis la nuit du 19 août 2021, la chefferie des Bashu a perdu 500 personnes. Sa Majesté Abdoul Kalemire 3 regrette qu’avant l’Etat de siège, sa juridiction n’avait jamais été attaquée par les terroristes d’origine Ougandaise.
Magloire Tsongo à Goma