Depuis la résurgence du mouvement rebelle du « M23 » dans la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), il y a eu perturbation de la production agricole et la croissance des infrastructures essentielles pour la population locale.
Les habitants sont confrontés à des niveaux de crise ou d’urgence de l’insécurité alimentaire, selon du cadre intégré de classification de la sécurité (IPC) publié en octobre dernier. Selon ce rapport, la RDC reste confrontée à l’une des plus grandes crises alimentaires au monde.
Cette crise alimentée par l’évolution de la dynamique des groupes armés et des luttes pour les ressources est exacerbée selon l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), par des tensions géopolitiques profondément enracinées. Aujourd’hui, plus de 5,6 millions des personnes sont des déplacées et vivent dans les conditions difficiles dans les provinces du Nord et Sud-Kivu ainsi qu’en Ituri.
La FAO face à la crise
Pour tenter d’apporter des solutions à court terme ou en moyen terme à la crise alimentaire, l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a déjà installé depuis quelques mois des « micros-jardins » pour 5000 ménages dans les camps de déplacés, situés en territoire de Nyiragongo, au nord de la ville touristique de Goma.
Selon un message partagé sur le compte de l’organisation, c’est grâce au Fonds Humanitaire que ce projet a été réalisé. A Rusayo, un village où l’on assiste au déplacés venus des territoires de Rutshuru, 700 ménages produisent des légumes à proximité de leur tentes mêmes. Depuis le lancement de ces micros-jardins de la FAO, plusieurs personnes ont déjà bénéficié des produits.
Une expertise pour une réponse urgente à la faim?
Selon les experts, les micros-jardins sont de petits jardins adaptés aux villes et en particulier aux quartiers avec une haute densité de population sans espace autour des habitations.
Les « micros-jardins » permettent aux familles à faibles revenus de produire à la maison des légumes et divers condiments pour enrichir le repas en vitamines et oligo-éléments essentiels pour la santé. La technologie des micros-jardins est simple et peu coûteuse et tout le monde peut cultiver les micros-jardins car selon les experts, ils ne requièrent que peu d’efforts physiques.
L’initiative sur les « micros-jardins » a pour objectif de promouvoir la pratique des méthodes saines recommandées pour une agriculture productive contribuant à rendre accessible au plus grand nombre, l’accès et l’acquisition des capacités et savoir faire notamment aux jeunes et autres parties prenantes désireuses de se lancer dans le développement de la petite agriculture familiale.
La RDC très riche en sous-sol?
Malgré le niveau élevé de faim, la République Démocratique du Congo (RDC) dispose de terres fertiles ainsi que des ressources abondantes en eau, et possède la capacité inhérente d’atteindre l’autosuffisance en matière de production alimentaire et même d’étendre ses contributions aux pays pays voisins ou encore nourrir l’Afrique.
Toutefois, plusieurs causes de la non exploitation de ces potentiel, dont l’intensification des conflits dans la partie Est de la RDC et le manque d’investissement dans le développement rural et surtout dans le secteur agricole.
Magloire Tsongo, à Goma
