Depuis le début de la guerre Russo-ukrainienne en février, la stratégie de l’Inde, deuxième producteur de blé au monde, est d’interdire les exportations, suite à des récoltes déficientes dues à la sècheresse ( l’Inde récolte son blé en avril), elle veut assurer la sécurité de ses ± 1.4 Milliard d’habitants, et limiter les spéculations et anticiper l’envolée du prix du blé sur les marchés. L’inde pourra constituer son stock de sécurité de 19 millions des tonnes et faire face à la durée de l’instabilité de la guerre et ainsi préserver sa population.
Bien que le monde est touché économiquement par cette geurre, les pays africains sont dans la course pour faire face à la crise y relative. C’est le cas de la République Démocratique du Congo (RDC), un pays de l’Afrique centrale.
Après des résultats encourageants de la première saison de la culture du blé dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, dans le cadre du programme de « réorganisation de cette filière » par le Parc National des Virunga, la deuxième saison a été lancée avec enthousiasme.
Près de 80 tonnes de semences sont distribuées aux agriculteurs qui prennent part à ce programme contre 10 tonnes pour la saison précédente, avec l’espoir d’atteindre jusqu’à 800 tonnes de blé lors de la prochaine récolte.
Pourquoi la réorganisation de la culture du blé à Lubero?
Le programme de réorganisation de la culture du blé dans le territoire de Lubero est une des réponses à la crise alimentaire née de la guerre en Ukraine. L’institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a initié ce programme, à travers le Parc national des Virunga (PNVi) pour relancer la culture du blé. La relance de cette culture dans la région suit le modèle mis en place à Béni, où le café, cacao et l’huile de palme ont été introduits avec succès aujourd’hui.
Le Parc national des Virunga travaille avec des petits exploitants agricoles, organisés en coopératives qui ont reçu des semences et un soutien technique pour planter près de 80 hectares dans le cadre de cette première.
Selon une note du service de communication du PNVi, l’objectif est de couvrir 500 hectares supplémentaires dans un avenir proche. Ce programme est réalisé avec le soutien financier de la commission européenne. Ce projet avant-gardiste fournira une expertise permanente aux agriculteurs, les aidant à cultiver efficacement cette plante dans les conditions uniques de l’environnement local.
Un premier pas encourageant !
Les premiers résultats du projet démontrent la capacité de l’Afrique montagneuse à soutenir la culture du blé, qui a tendance à prospérer dans les pays traditionnellement producteurs de blé au climat plus frais.
Selon plusieurs recherches, la région de Lubero présente un certain nombre d’avantages clés à la culture du blé. Il s’agit entre autre de l’altitude élevée (plus de 1,800 ), qui réduit la prévalence des parasites et des maladies par rapports aux terres agricoles plus chaudes et plus basses; les précipitations locales élevées assurent un approvisionnement en eaux fiable et naturel qui réduit l’impact sur la nature environnante ; et la situation géographique équatoriale et montagneuse de la région qui offre une saison de croissance prolongée par rapport aux altitudes plus basses et aux régions de culture du blé plus septentrionales, telles que l’Europe, où les changements saisonniers sont beaucoup plus extrêmes.
Le blé, un élément vital dans le fonctionnement alimentaire de la planète,
Le blé est une matière première stratégique qui joue depuis l’origine des civilisations antiques un rôle central pour le développement des sociétés et l’organisation des relations de pouvoir. Moins médiatisé que le pétrole, le blé est pourtant partout dans le quotidien des consommateurs, y compris en Asie ou en Amérique latine où de nouvelles couches de la population découvrent le pain.
Si la demande pour ce produit se mondialise , sa culture en revanche reste localisée dans les territoires qui bénéficient des avantages naturels de la géographie, comme l’eau et des sols fertiles, sans oublier un climat tempéré. Rares sont les pays qui peuvent aujourd’hui à la fois produire du blé et en exporter.
Lubero, pour l’autosuffisance alimentaire ?
Une fois la portée du projet sur la réorganisation de la culture du blé, les effets positifs seraient triples. D’abord, les agriculteurs vont acquérir des revenus et des compétences en cultivant et en vendant leur récolte; les entreprises locales, telles que les minoteries, les distributeurs et les boulangeries locales bénéficieront de l’afflux de blé produit localement ;et enfin la communauté mondiale dans son ensemble aura accès à une source diversifiée de blé, la denrée alimentaire de base la plus consommée sur la planète.
Magloire Tsongo, à Goma
Félicitations en tout cas…
Bien