A la suite de la gravité de la crise humanitaire au Nord-Kivu, partie Est de la République Démocratique du Congo, le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) en collaboration avec la Croix Rouge depuis le mois de mai 2024 fournit aux déplacés de guerre du M23 de l’assistance en bâches, en soins de santé, des services hygiéniques et une aide importante en eau dans différents camps des déplacés, notamment Baraka, Bulengo et Kashabindu, à travers son projet d’intervention CATI/UnirRR. Les déplacés en ont gagné un petit souffle de vie.
Malgré les efforts consentis pour appuyer les déplacés de guerre, beaucoup reste à faire, entre autre accélérer l’encadrement des enfants déplacés en vue de lutter contre l’analphabétisme. Des femmes enceintes et des jeunes filles bien qu’appuyer en kits de dignité, le nombre de ménages n’a pas cessé d’augmenter dans différents sites.
Madame Judith Rushuti, est gestionnaire de 16.250 déplacés dans le camp baraka, basé en groupement Rusayo dans le territoire de Nyiragongo, elle évoque une insuffisance des soins de santé dans le site des deplacés.Tout en louant l’intervention de l’Unicef pour les premières urgences. Elle décrit un manque de soutien aux enfants déplacés à l’âge d’aller à l’école, qui selon elles sont plus exposés au banditisme de tout genre.
«Les enfants souffrent énormément, ils ne sont pas inscrits à l’école. Que l’Unicef nous aide pour leur encadrement, Nous avons une carence des structures sanitaires dans le camp des déplacés. Il y a eu plusieurs décès des enfants. Nous reconnaissons avoir réussi la première assistance en Bâches venue de l’UNICEF et son partenaire la Croix Rouge qui nous accompagnent régulièrement», t-on retenu de son discours.
A travers le projet CATI/UnirRR, la croix rouge s’est investi dans la surveillance des cas de choléra notifiés dans les camps des déplacés et oriente la stratégie de la réponse avec ses équipes. Selon Madame Béatrice Omary, cheffe adjointe du projet Cette stratégie à base communautaire permet à la Croix Rouge de tracer les coordonnées sanitaires entre 20 à 50 ménages du menage suspect au choléra.
«Nous avons remarqué qu’il n’y avait pas une prise en charge des cas atteints par la diarrhée. Nous avons un decontaminateur qui nous aide à décontaminer les ménages dans les sites déplacés. Nous avons enregistré 29 cas dont 8 ont été confirmés au choléra. Pendant que le sensibilisateur fournit des informations sur la lutte contre le choléra, Nous avons aussi intégré le message de la prévention contre la Mapox dans les sites, depuis le mois de mai nous avons enregistré plus des cas suspect au cholera», dit-elle.
Dans son intervention, la Croix Rouge soutenue par l’Unicef se base de l’identification des cas de choléra dans différents blocs et à leur référencement. A cela s’ajoute des séances de renforcement des capacités de responsables et gestionnaires des sites sur les Violences basées sur le genre.
Selon Amani Choloza, point focal engament communautaire et recevabilité dans le projet CATI, toute épidémie est maitrisée sur base de l’engagement communautaire de la communauté affectée, la croix rouge s’est investie dans la communication en vue de réduire des risques de contamination dans les sites. Tout en précisant que les déplacés sont déjà outillés pour remonter les alertes y relatives auprès des équipes chargées de la réception des plaintes. Ce technicien a profité de l’occasion pour décourager les pratiques liées à l’exploitation et abus sexuels dans les sites.
Que retenir de l’installation encours des réservoirs en eau potable dans les sites
Bien que le manque d’eau potable est très récurent dans les sites des déplacés, des travaux d’installation des réservoirs et de distribution d’eau potable connaissent déjà un bon avancement. Cela permettra l’interconnexion des sites des déplacés dans un intervalle de 3 km. Selon le technicien rencontré sur terrain, ce projet vise le site de Bulengo avec une extension dans le site CBCA REGO. Et précise qu’en guise de renforcement en eau potable, le site de Bulengo ayant plus d’occupants sera desservi avec 60 robinets d’ici fin décembre.
Dans ces différents sites, des jeunes déplacés bénéficient d’un encadrement de l’Unicef à travers le projet U-report Tour grâce au programme de renforcement des capacités des jeunes afin d’appuyer leur engagement communautaire et leur autonomisation, axé sur trois principales activités notamment la coupe-couture, savonnerie et un projet pépinière d’arbres.
Nyota Mapendo Sarah, une jeune fille albinos et déplacée, venu de Kitsanga en territoire de Masisi, se dit être satisfait de son intégration dans l’équipe U-report, elle s’est plus investie dans la coupe-couture.
«Nous avons appris l’entrepreneuriat, moi personnellement j’ai choisi la coupe couture, j’ai déjà ma machine qui me permet de couvre tout habit, en nous enseignons tous nous apprenants, je ne me considérais pas en tant qu’albinos, à ma grande surprise, je suis toujours accepté par les amis U-report, Je suis devenu indépendante, je ne dépends plus de mes parents», dit-elle.
Putu Marazi Dieudonné, un jeune U-report gagne déjà de l’argent avec la fabrication du savon grâce à l’appui de l’Unicef. Cette initiative lui a permis de contourner son ambition de s’inscrire dans l’armée.
«Je fais maintenant la savonnerie, c’est le métier que j’ai choisi. Aujourd’hui plusieurs jeunes jadis désœuvrés, vendent maintenant du savon que nous produisons, J’avais déjà une idée de m’inscrire dans l’armée mais avec U-report, je souhaite me servir et servir la communauté. Grâce aux formations de l’UNICEF nous avons des nouvelles perceptions d’être entrepreneur et créer de l’emploi pour les autres», a fait entendre ce jeune U-report.
Au Nord-Kivu, des jeunes déplacés ont également pris l’initiative de traiter avec rigueur la question environnementale. Dans ce coin, des jeunes déplacés ont initié une pépinière d’arbres dans le but de lutter contre le changement climatique et renforcer l’information dans la communauté autour du rôle écologique de l’arbre.
«Nous avons appris à la population l’importance de l’arbre. L’arbre est très important pour l’animal et pour l’homme, Nous avons déjà 1.000 plantules disponibles. Nous avons déjà planté 700 plantules. C’est projet est une activité génératrice des recettes», se réjouit Alain Masudi.
Au-delà des efforts fournis autour de la situation de l’enfant, en santé; nutrition; éducation; protection de l’enfance; eau, hygiène, assainissement; changement climatique; égalité et inclusion; urgences, l’UNICEF est appelé à s’investir davantage dans la question des enfants déplacés au Nord-Kivu dont la majorité chôment les cours et peinent à se procurer des fournitures scolaires.
Trésor Wayitsomaya