l’Alerte Congolaise pour l’Environnement et la Défense des Droits Humains (ACEDH) a organisé une séance de sensibilisation avec les habitants de Bulengo, situé dans le quartier Lac Vert, en ville de Goma, au Nord-Kivu pour discuter des implications de l’exploitation éventuelle du gaz méthane et du dioxyde de carbone dans le Lac Kivu.
Sur place, l’ACEDH asbl a, devant la population locale, exprimé son opposition catégorique à toute exploitation de ce gaz sans une « participation active » des communautés riveraines du lac. Selon Maître Jovial Bakulu écologiste de Goma et cadre de l’organisation, la mise en œuvre de ce projet ne doit pas seulement tenir compte des risques évidents, tels que le danger d’explosion lié au gaz méthane, mais aussi des impacts environnementaux et sociaux potentiellement graves.
« Nous disons non à l’exploitation du gaz sans la participation des communautés riveraines au Lac Kivu. Au-delà du risque d’explosion, le gaz méthane est une ressource naturelle dont les retombées doivent être bénéfiques à la population mais aussi le droit à l’information exige que cette population sache comment se déroule le processus de son exploitation, les impacts négatifs qu’il peut entraîner sur l’environnement et sur le plan social. A celà s’ajoute la nécessité d’élaborer un cahier des charges déterminants les avantages que la communauté peut attendre de cette exploitation du gaz », a déclaré Me Jovial Bakulu.
Et d’ajouter que:
« L’ACEDH dénonce le fait que le Gouvernement mène jusqu’à présent ce processus sans aucune participation de la population », ajoute-t-il.
Par ailleurs , il a précisé que l’absence de « transparence et d’inclusion » des communautés locales dans le processus d’exploitation soulève des interrogations sur la nature des décisions prises par le Gouvernement congolais. Les pêcheurs, par exemple, pourraient être contraints de limiter leur accès au lac, affectant ainsi leurs moyens de subsistance, tandis que le déplacement forcé des populations locales pourrait être envisagé sans qu’une indemnisation digne et équitable leur soit garantie. D’où la nécessité de préparer cette population aux différentes éventualités, insiste M. Bakulu.
Pour ce faire, l’ACEDH appelle à l’élaboration d’un « cahier des charges » clair et détaillé qui, selon Me Jovial Bakulu , pourra préciser les avantages que les communautés peuvent espérer tirer de l’exploitation du gaz méthane.
Magloire Tsongo à Goma