Ce mardi 27 août 2024, un procès en flagrance s’est tenu au bureau de la chefferie de Bukumu, dans le groupement Munigi, concernant huit militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Ces militaires ont été reconnus coupables du meurtre de deux civils dans le village de Buhombo, situé en territoire de Nyiragongo.
Ce procès, initié suite à la demande du député provincial Olivier Kakoti, a abouti à une condamnation à la peine capitale, envoyant un signal fort contre l’impunité des crimes commis par les forces armées.
Les événements ayant conduit à ce procès remontent à une période de grande tension dans la région, où les populations locales vivaient sous la menace constante de la violence. Le village de Buhombo, déjà fragilisé par des troubles récurrents, a été le théâtre d’une tragédie lorsque les huit militaires des FARDC ont brutalement abattu deux civils. Face à l’horreur de cet acte, l’indignation s’est rapidement répandue au sein de la communauté, exigeant des mesures immédiates.
Le député provincial Olivier Kakoti, conscient des répercussions graves de ce crime sur la paix et la sécurité locales, a pris l’initiative de solliciter un procès en flagrance. Estimant que seule une justice rapide et exemplaire pouvait rétablir la confiance entre la population et les forces de l’ordre, il a exercé une pression considérable pour que ce procès se tienne sans délai.
Le choix du lieu, le bureau de la chefferie de Bukumu dans le groupement Munigi, a été symbolique, soulignant l’importance d’une justice proche des victimes et de leurs communautés.
Le tribunal militaire de garnison de Goma siégeant en chambre foraine dans le territoire de Nyiragongo après avoir examiné les preuves, le réquisitoire du ministère public et les plaidoiries des conseils des parties et entendu les témoignages, a prononcé la peine capitale pour les huit militaires impliqués.
Cette décision a été perçue par beaucoup comme un message clair : les crimes commis par ceux qui sont censés protéger la population ne seront pas tolérés. Cependant, la sentence a également ravivé le débat autour de l’application de la peine de mort en RDC, avec des organisations de défense des droits de l’homme plaidant pour une révision des lois en faveur de peines alternatives.
Néanmoins, la condamnation des militaires à Buhombo illustre la détermination des autorités congolaises à réprimer les abus au sein des forces armées. Le rôle du député Olivier Kakoti dans cette affaire a été crucial, démontrant l’importance d’une vigilance continue des élus locaux pour garantir la justice et le respect des droits humains. Ce verdict, bien que controversé, a marqué un pas important vers la restauration de l’ordre et de la sécurité dans une région longtemps éprouvée par la violence.
Degusto Muhindo