À l’Est de la République Démocratique du Congo, les habitants se montrent toujours « résilients » malgré l’activisme des groupes armés locaux et étrangers.
En cette période de vacances scolaires, la société « BBOBOF SARL », établie dans la zone industrielle de Shaheru-Munigi, situé dans le territoire de Nyiragongo, au nord de Goma, forme depuis deux semaines des élèves et femmes ayant fui les affrontements dans les territoires de Masisi, Rutshuru, et même dans une partie de Nyiragongo, en « pâtisserie ».
Selon Mme Ange Kihumbira Directrice exécutive de « BBOBOF » et formatrice expérimentée en pâtisserie, cette initiative a pour ambition de « Préparer les jeunes à être plus indépendants économiquement avant même la rentrée scolaire ». La formation se concentre principalement sur la fabrication du pain, des crêpes, des beignets et d’autres produits de boulangerie. Cette formation, précise Mme Ange Vihumbira, offre aux apprenants des compétences nécessaires et professionnelles sur leur autonomisation.
« Cette formation que nous organisons est essentiellement pour les jeunes, surtout les déplacés et les élèves. Ils ont été envoyés par l’ONG locale PAMI. L’objectif est de former ces jeunes en pâtisserie, surtout faire des petits trucs qui peuvent leur apporter de l’argent comme faire les beignets, des galettes, des crêpes,… On veut qu’à la fin de cette formation, chaque participant soit capable de produire un produit qui peut lui faire directement de l’argent. Maintenant, nous sommes en 44 participants et l’effectif est entrain d’augmenter au fur et en mesure », a expliqué Ange Kihumbira.
Les participants séduits par la formation
Très séduits et enthousiasmés, les participants à ce programme ont manifesté un intérêt pour ce projet novateur. A haute voix, ils ont exprimé leur volonté de mettre en pratique les connaissances acquises. Pour beaucoup d’entre eux, cette formation représente non seulement une opportunité d’apprentissage mais aussi une source d’inspiration pour leur futur.
« Cette formation est très capitale pour moi par ce qu’elle va nous aider pour les choses de la vie. Si nous finissons ensemble, je vais mettre en pratique ce que j’ai appris pendant les différentes sessions » a indiqué Francine Seka, une participante.
Il en est de même pour Justine Makasi. « Cette formation est soutenue par la Monusco et elle veut nous autonomiser, surtout à ce qui concerne les travaux pratiques et l’entrepreneuriat. Après la formation, je serai en mesure de commencer avec les activités génératrices des revenus et nous ne seront plus dans des mouvements suspects. Avec ça, je serai en mesure d’aider aussi les parents pour certains besoins primaires dont j’ai besoin ».
Au-delà de l’aspect éducatif, cette formation soutenue par la Mission des Nations-Unies pour le maintien de la paix au Congo (Monusco) revêt une importance capitale sur le plan social et humanitaire. En offrant une formation professionnelle concrète, elle contribue à renforcer la résilience des jeunes face aux défis socio-économiques dans le territoire de Nyiragongo où l’on assiste à plusieurs cas d’assassinat .
Selon Mme Ange Kihumbira, la formation représente également un pas vers la réintégration sociale et économique de déplacés de guerre, leur permettant de retrouver une dignité.
Magloire Tsongo à Goma