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Etude : Le Parc des Virunga, une concession à exploiter ou un patrimoine à conserver ?

L’exploitation du bois énergie dans le secteur Sud du parc national des Virunga, « Essaie d’analyse d’alternatives d’atténuation », voilà le titre de l’ouvrage de Kakule Ndavugha Maneno, un chercheur congolais. Dans cet ouvrage, il a souligné plusieurs défis à relever pour la conservation de la nature en RDC en général et le Parc Nationales des Virunga en particulier.

C’etait au-cours de la soutenance de son mémoire de master en Gestion et administration des projets, ce Lundi 18 Mars 2024 à l’université Adventiste de Goma (UAGO).

Dans son exposé, le chercheur a donné au préalable, l’objet de son étude, qui est de chercher à connaître les facteurs influençant l’exploitation du bois énergie dans une zone protégée et en proie aux conflits armés et plus particulièrement dans son secteur Sud.

Juridiquement, la protection de tout parc ou toute réserve est vivement souhaitée sur le rang mondial. L’objectif étant de conserver la biodiversité à travers la faune et la flore, mais aussi remédier les problèmes liés à la perturbation du climat et la pollution de l’air voire de l’eau.

A l’en croire, actuellement, le parc national des Virunga fait face à une menace de la biodiversité à travers l’exploitation du bois énergie dans tout son ensemble et surtout dans les zones en proie à l’insécurité caractérisée par la présence des groupes armés dont les Maï-maï, les FDLR, les ADF et autres. Cela constitue également un danger sur l’environnement mondial, selon les conclusions de sa recherche.Toutefois,la population n’ayant pas encore suffisamment bénéficié des atouts du parc, veut à tout pris, saccager ce patrimoine mondial.

Pour ce chercheur, tout part du contexte dans lequel évolue le Parc National des Virunga qui, depuis plusieurs années est prédominé par les conflits armés et la recrudescence de l’insécurité dans presque toute la partie que traverse ce parc national. Du point de vue impact des conflits sur l’exploitation du bois énergie dans le secteur sud de cet air protégé, la proposition des pistes de solutions pour lutter contre ce phénomène a aussi été abordé dans ce travail scientifique.

Comme le démontre la littérature, plusieurs raisons expliquent l’exploitation du bois énergie dans plusieurs régions du monde. Après une analyse des données récoltées auprès des personnes résident dans le secteur sud du Parc National des Virunga, les résultats ont montré plusieurs facteurs qui expliquent l’exploitation illicite du charbon de bois parmi lesquels, la recherche de gains, la persistance des conflits armés autours du parc, le paupérisme de la population riveraine autour de ce par… a-t-il indiqué à l’issue de son étude.

Cette recherche a également montré que cette exploitation illicite s’explique davantage par les facteurs multidimensionnels dont la pauvreté de la population et sa collaboration avec les groupes armés dans la mesure où les exploitants sont membres de la même communauté vivant au tour du parc.

Le Nord-Kivu et sa richesse

L’auteur n’a pas manqué à démontrer que l’Est de la RDC et plus particulièrement la province du Nord-Kivu fait face à autant d’autres défis qui gangrènent la conservation du parc national des Virunga sur son étendue. D’abord parce cette province province regorge plusieurs catégories de forêts naturelles dont le Parc National des Virunga (PNVi), avec une superficie estimée à 7900 km2 qui s’étend sur les territoires de Nyiragongo, Rutshuru, Lubero, Masisi et Beni ; le Parc National de Maïko avec une superficie de 10830 km2 et dont une partie se retrouve en Territoire de Lubero ainsi que le Parc National de Kahuzi-Biega avec une superficie 6000 km2 dont une partie se retrouve en Territoire de Walikale (UNESCO, 2016).

Malgré l’amélioration du taux d’électrification du Nord-Kivu et du recours de la population à l’utilisation du gaz et d’autres sources d’énergie, il s’observe une sorte d’inertie en ce qui concerne les préférences des ménages pour le bois de chauffe et le charbon de bois. Or, selon Kakule Ndavugha Maneno, la quantité de ressources forestières légales ne sont pas suffisantes pour la satisfaction des besoins de la population. Ce qui favorisent d’autre part, l’exploitation illicite du bois dans ce patrimoine d’intérêt international.

Dans sa partie conclusive,le chercheur pose certaines hypothèses liées à cette exploitation illicite et accélérée dans le secteur Sud du parc national des Virunga ayant porté sur son étude, que voici:

-La destruction du paysage panoramique, le changement climatique, la rareté de la pluie, la disparition de certaines espèces animales, absence des touristes dans le milieu seraient les impacts majeurs de l’exploitation du bois-énergies dans le secteur sud du PNVi.

-Les conflits armés auraient un impact majeur sur la déforestation du secteur Sud du PNVi à cause de la recrudescence de l’exploitation des ressources du PNVi ; les assassinats des éco-garde ; l’insécurité autour de cet aire protégé ; l’exploitation illicite des ressources dudit parc, la protection des exploitants illégaux par les groupes armés ; l’augmentation des groupes d’exploitants illégaux des ressources des Virungas.

Défaire les groupes armés oeuvrant dans cette partie du Nord-Kivu, négocier avec ces derniers, rétablir la collaboration entre les communautés riveraines du parc avec ses gestionnaires, associer les communautés riveraines dans la gestion du PNVi et créer de l’emploi aux jeunes, mise en place d’un projet de reboisement d’une ceinture verte des essences de bois locales en croissance rapide comme alternative des bois du PNVi seraient entre autres alternatives ou solutions pour atténuer ce phénomène.
Après enquête auprès des 364 personnes résidentes en secteur Sud du PNVi, nos hypothèses ont été confirmées.

Pour ce qui concerne l’hypothèse fondamentale, il est apparu qu’au seuil de 0,05, les variables suivantes expliquent significativement l’exploitation du bois dans le secteur Sud du PNVi : l’exploitation du bois comme étant la seule alternative pour avoir de l’énergie ; la rentabilité de l’exploitation du Makala ; la qualité du makala en provenance du PNVi ; la collaboration entre les exploitants et les groupes armés ; pas d’autres alternatives pour avoir le bois ailleurs ; les exploitants sont forts et la demande est grande et permanente.
Les résultats sur les hypothèses secondaires renseignent que :

Les résultats du tableau 39 confirment que la destruction du paysage panoramique, le changement climatique, la rareté de la pluie, la disparition de certaines espèces animales, absence des touristes dans le milieu sont les impacts majeurs de l’exploitation du bois-énergies dans le secteur sud du PNVi.
Les résultats des tableaux 34, 35 et 38 confirment notre deuxième hypothèse secondaire.

En effet, au tableau 34, la majorité, soit 83,8% estiment que les conflits armés ont sensiblement augmenté l’exploitation du bois énergie au PNVi. Ceci s’explique par l’insécurité autours du parc ; la recrudescence de l’exploitation des ressources du parc ; les assassinats des éco-gardes ; l’exploitation illicite des ressources du parc ; la protection des exploitants illégaux par les groupes armés ; l’augmentation de groupes d’exploitants illégaux des ressources du parc.

Les résultats du tableau 40 montre que la population suggère de défaire les groupes armés dans le PNVi, négocier avec les groupes armés, rétablir la collaboration entre les communautés riveraines du parc avec les gestionnaires de la PNVi, associer les communautés riveraines dans la gestion du PNVi , créer de l’emploi aux jeunes, mettre en place un projet de reboisement d’une ceinture verte des essences de bois locales en croissance rapide comme alternative des bois du PNVi pour atténuer ce phénomène, a poursuivi l’auteur.

Il sied de rappeler que ces derniers jours, la gestion du parc national des Virunga,est en train d’organiser certaines activités caractérisées par quelques projets faisant appel à la participation des jeunes vivant dans les milieux qui l’environnent et ce, dans le cadre d’apporter certaines solutions aux défis ci-haut mentionnés.

Kaleru Kamulete Samuel à Goma

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