Les habitants du village Nzulo, situé à une vingtaine des kilomètres de la ville de Goma , dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu étaient en sit-t-in ce mercredi 06 mars 2024 devant les installations de l’Union Nationale de la Presse du Nord-Kivu (UNPC) où l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) organisait un atelier de réflexion sur la problématique des envahissements du Parc national des Virunga avec un accent particulier sur le dossier de Nzulo.
Selon Justin Katesa, un de membres de la communauté de Nzulo, l’objectif de cette manifestation était de dénoncer les manœuvres orchestrées par un réseau mafieux organisé au sein du Parc national des Virunga. A l’en croire, l’idée est d’interpeller des personnes qui, selon lui, manipulent le dossier de Nzulo, à l’ouest de la ville de Goma.
« Nous sommes ici par ce que nous avons appris qu’il y aurait un atelier que Virunga et ICCN sont entrain d’organiser sur le dossier de Nzulo et à la fin de cet atelier, les invités pourraient signer un acte d’engagement sur les terres de Nzulo. Malheureusement, aucun membre de la commode Nzulo n’a été invité ; nos chefs coutumiers n’ont pas été invités. Et nous nous sommes posés la question comment les gens peuvent engager des discussions sur les terres qui ne leurs appartiennent pas en laissant de côté les communautés et tous les chefs coutumiers », a regretté Justin Katesa.
Et de poursuivre : « C’est pour cela que nous sommes la pour lancer un message pour demander à ces gens qui manipulent le dossier de Nzulo pour se faire de l’argent , pour gaspiller l’argent de l’Etat qu’ils doivent cesser avec ces genres de manœuvre. Nous sommes à Nzulo, nous sommes sur nos terres, nous jouissons paisiblement de nos terres et que les gens doivent arrêter de manipuler le monde, faisant croire à leurs partenaires pour les volets de l’argent qu’à Nzulo il y a un conflit alors qu’il n’y a pas », a-t-il déclaré.
L’ICCN appaise les esprits ?
Méthode Uhoze chef des relations extérieures au sein du Parc national des Virunga a rejeté les accusations de la communauté locale de Nzulo.
Selon lui, l’atelier réunissait les acteurs des organisations non gouvernementales environnementales et non sur une probable signature d’un accord. L’objectif de la rencontre était d’informer les acteurs de l’environnement de l’évolution du dossier à la justice, en leur disponibilisant les documents et tous les soubassements sur le verdict tombé à la cour d’appel de Kalemie (Tanganyika).
« Nous avons constaté depuis quelques mois que les gens font des achats en masse des espaces dans cette zone, pourtant la justice s’était déjà prononcée en faveur de l’ICCN en lui remettant dans ses droits.Un jugement a été rendu à la Cour d’Appel de Kalemie mais nous avons aussi estimé qu’il était important que ces acteurs soient informés de l’évolution de la justice en leur disponibilisant aussi tous les documents, tous les soubassements afin qu’en leur tour, ils puissent parler avec les communautés, répondre aux différentes questions qui circulent ce dernier temps dans les médias, dans les quartiers par rapport à cette question de Nzulo.Nous avons été très contents que les gens ont découvert certains documents qu’il ne détenaient », a-t-il insisté.
Appelé à protéger la biodiversité et le Parc national des Virunga, l’ICCN promet d’autres exercices avec notables, des autorités, la population et des chevaliers de la plume et d’autres acteurs pour comprendre tant soit peu l’évolution du dossier Nzulo. Cet espace reste, selon l’ICCN une partie du parc des Virunga.
Pour rappel, le dossier Nzulo initialement introduit à la Cour d’Appel de Goma avait été transféré au niveau de la Cour d’Appel de Tanganyika et il y a déjà un verdict, selon plusieurs sources.
Magloire Tsongo, à Goma