Dans un instant, on peut perdre tout ce que l’on a, y compris sa vie, car les rues et ruelles de la ville touristique de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC, sont sous la menace des badeaux appelés communément ‘ »maibobo », avec des coups de feu retentissant chaque nuit, surtout dans les quartiers issues de la commune de Karisimbi et dans le territoire proche, notamment à Nyiragongo.
Des nombreux Gomatraciens se plaignent de cambriolages dans les maisons, comme l’a constaté LaFortuneRDC.net les soirées de jeudi et vendredi dans plusieurs coins de la capitale du Nord-Kivu.
À la grande surprise des habitants, après le crépitement des balles la nuit, personne ne peut savoir ce qu’il en est, et aucune communication ne provient des autorités urbaines. Cela se passe comme si de rien n’était.
« Il faut que les choses changent dans cette ville qui abrite de grandes institutions de la province. C’est inacceptable et incompréhensible ce qui se passe aujourd’hui à Goma. Nous sommes plus que des prisonniers, et la situation actuelle ne nous donne plus envie de rester ici. Dormir et se réveiller vivant est devenu une grâce, mais à chaque instant, nous pensons à la mort et au vol de nos biens, » regrettent certains rencontrés au quartier Majengo, l’un des plus chaux de la ville.
Les divers secteurs de la vie touchés
Les habitants vivent dans une insécurité socio-économique grandissante. Il n’y a plus de circulation de motos-taxis à partir de 18 heures, ce qui affecte de nombreux citoyens qui quittent le centre-ville pour rentrer chez eux. Cette mesure, visant à protéger la population urbaine, doit être révisée, selon M. Mahangano Tavita, un habitant du quartier Mabanga Nord.
« Nous, pauvres citoyens, subissons des moments désastreux, caractérisés par des tortures et des violations des droits humains. Les autorités, censées résoudre ce problème, semblent sourdes à notre détresse. La situation s’est aggravée depuis l’instauration de l’état de siège et l’apparition du phénomène Wazalendu« , a-t-il déclaré.
Des hommes vêtus d’uniformes militaires, armés, traquent les conducteurs de motos comme s’ils étaient des voleurs. Ils volent leurs motos, les torturent, imposent des amendes exorbitantes et certains d’entre eux meurent, comme c’est le cas d’un homme blessé le jeudi 17 octobre 2024 au quartier Majengo, décédé malheureusement dans la nuit après avoir été transporté dans une structure sanitaire de la région.
Toute la nuit, des coups de feu retentissent toute la nuit dans les quartiers Virunga, Majengo, Katiyi, Kasika, Ndosho et ailleurs. Malgré l’opération dite « Safisha Muji wa Goma » et la surmilitarisation de la capitale du Nord-Kivu, des bandits armés tuent et pillent les paisibles.
Si certains habitants proposent la « solidarité communautaire » dans les quartiers pour retrouver les auteurs, d’autres s’y opposent et craignent la perte de plus des jeunes qui passeraient la nuit autour du feu.
Le Maire la ville est-il incapable de gérer la ville de Goma?
Nous y reviendrons !
Rédaction
