La République Démocratique du Congo (RDC), malgré son immense potentiel en ressources naturelles, continue de faire face à une pauvreté persistante, un paradoxe troublant pour une nation riche en ressources.
Dans une lettre adressée au ministre du Commerce Extérieur et consultée par LaFortuneRDC.net ce mardi 10 septembre 2024, Kambasu Katsuva Mukura Josué, Secrétaire Général de la Fédération des Pêcheurs Individuels du Lac Édouard (FECOPEILE), a soulevé plusieurs questions en rapport avec l’élevage, la pêche,…
A l’en croire, la RDC, qui possède près de 80 millions d’hectares de terres arables et une densité halieutique estimée à 700.000 tonnes de poissons par an, pourrait théoriquement nourrir 2 milliards de personnes. Pourtant, la réalité est bien différente. Le pays est contraint de recourir aux importations pour satisfaire les besoins alimentaires de sa population, tandis que les ressources agricoles et halieutiques restent sous-exploitées à l’intérieur du pays.
Dans cette correspondance , la FECOPEILE regrette que les insuffisances chroniques dans les investissements dans les secteurs clés de l’agriculture, la pêche et l’élevage, exacerbées par une gestion inefficace des ressources naturelles.
Le lac Edouard, situé au Nord-Kivu fait face à une surexploitation due à des pratiques illégales, entraînant une diminution drastique des stocks de poisson. Cette situation entraîne des tensions avec les voisins, comme l’Ouganda, où les pêcheurs congolais sont arrêtés et maltraités.
Pour remédier à ces défis, la FECOPEILE appelle à des mesures audacieuses : investir dans la promotion des secteurs agricole et halieutique, réhabiliter les infrastructures nécessaires pour le transport des produits, et promouvoir l’entrepreneuriat local. Elle plaide également pour une meilleure gestion des ressources naturelles, une enquête sur les activités illégales soutenues par certains militaires et une attention particulière à la sécurité dans les zones de production.
Par ailleurs, la FECOPEILE propose au Gouvernement de la RDC de réviser ses politiques pour transformer ses vastes ressources naturelles en un véritable moteur de développement économique.
« Pour protéger notre population à ne pas consommer les poissons importés, qui sont mal traités et conservés, nous devons produire afin de répondre à la demande locale et nationale, malheureusement le Lac Édouard partie congolaise est sur exploitée par les différentes pêches illicites soutenues par certains militaires de la force navale déployés dans les différentes pêcheries légales et illégales à la côte ouest de Kamandi à Kisaka décriées depuis longtemps sans suite de la part des autorités compétentes de la province et au niveau national « , a regretté Kambasu Mukura.
Selon lui, Kinshasa doit investir plus dans la promotion de l’agriculture, la pêche et l’élevage afin de produire plus pour consommer les produits congolais sans recourir aux pays voisins.
En outre, la FECOPEILE appelle le Gouvernement d’équiper les officiers de pêche avec des matériels appropriés pour mieux réglementer la pêche et produire les poissons en quantité et en qualité sur le Lac Édouard.
En juillet dernier, le Gouvernement congolais, par l’entremise du ministère du commerce extérieur avait mis en place une commission mixte composée des experts dudit ministère et de l’ambassade de l’Ouganda en RDC, pour la libération des véhicules transportant des cargaisons des poissons bloqués par les autorités Ougandaises depuis un moment. Julien Paluku avait précisé que cette commission pourra accélérer la libération effective de ces véhicules afin d’alimenter la partie Est de la RDC.
Magloire Tsongo à Goma