La République Démocratique du Congo (RDC) dispose d’un important potentiel pour les projets de crédits carbone qui offrent l’opportunité de promouvoir des pratiques durables, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), de générer des bénéfices économiques pour le pays et produire de co-bénéfices sociaux. A l’intérieur du pays, l’on note une gigantesque flore qui, depuis plusieurs années protège l’humanité.
Le territoire de Walikale, situé dans la province du Nord-Kivu, à l’est du pays dispose d’une dizaine des concessions forestières des Communautés Locales (CFCL), plus de six réserves communautaires dont la réserve des Gorilles de Tayna (RGT), une partie du Parc national de Maiko et 21,54% de la superficie du Parc national de Kahuzi-Biega (PNKB). Selon Prince Kihangi, un des notables de Walikale, les membres de la communauté se sont fortement engagés et mobilisés, depuis des lustres, à contribuer à la survie de l’humanité.
Malgré cet engagement communautaire, le territoire de Walikale est resté dans les oubliettes, précise cet ancien député provincial du Nord-Kivu. La mise en œuvre du processus « REDD+ et des crédits carbone » n’a toujours pas été effective, souligne Kihangi dans sa correspondance expédiée le 24 juillet 2024 au Gouverneur militaire du Nord-Kivu. Celui-ci sollicite l’implication du Général Major Peter Cirimwami Nkuba, pour obtenir les assurances des partenaires nationaux et internationaux devant les membres de la communauté de Walikale.
« Je sollicite votre autorité d’inviter tous ces partenaires afin qu’ils vous rassurent , devant les membres de la communauté, de leur bonne volonté à accompagner et à servir la communauté dans le respect strict de la loi et des droits de ces communautés »,a écrit Prince Kihangi Kyamwami.
Par ailleurs, il a également invité l’autorité provinciale d’instruire les services publics compétents d’outiller la communauté sur les crédits carbone et leurs droits, en ce qui concerne la protection de l’environnement.
Crédits carbone, une assurance pour les communautés?
Selon une note du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) consultée par LaFortuneRDC.net, la province du Nord-Kivu bénéficie de la vente des crédits-carbone. Entre 2020 et 2021, la province avait bénéficié d’un montant estimé à 1,3 millions de dollars américains. Les vérifications sont faites, selon la même note, sur un cycle de 5 ans pour le reboisement et sur une base annuelle pour les foyers améliorés.
Comment vendre un crédit carbone ?
Généralement, il existe deux principaux phénomènes qui permettent d’atteindre les objectifs climatiques. Il s’agit de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la séquestration du carbone par les forêts, sols, océans,… Pour encourager ces deux phénomènes, une des solutions est d’avoir recours à un mécanisme de financement de projets permettant d’éviter des émissions de gaz à effet de serre ou de séquestrer du carbone. En achetant des crédits-carbone sur le marché, les individus et les entreprises peuvent investir dans les projets d’efficacité énergétique, de reforestation ou d’énergies vertes qui contribuent à réduire l’impact des activités humaines dur le climat.
Selon les recherches, les porteurs de projets peuvent vendre les crédits carbone à des entreprises, des collectivités ou des particuliers qui sont dans une démarche volontaire, de financement de projets vertueux pour le climat. Pour les entreprises, celà fait en général partie d’une stratégie de compensation de leurs émissions.
Magloire Tsongo à Goma
