L’association sans but lucratif « Mouvement de Fraternité », en collaboration avec la 34ème région militaire des Forces Armées de la RDC et la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), section des affaires civiles a organisé ce samedi 27 juillet 2024 une session de sensibilisation et de dialogue avec les acteurs locaux sur la culture de la paix au Nord-Kivu.
Cette séance qui s’est déroulée dans la grande salle du Foyer culturel de Goma s’inscrit dans une démarche ambitieuse de renforcement de la collaboration civilo-militaire et policière en vue de stabiliser la province, secouée par les rebelles du M23 soutenus par Kigali. Les échanges ont tourné essentiellement sur la participation de la jeunesse dans la restauration de la paix mais aussi la lutte contre l’intoxication et la désinformation.
Selon Alidor Pilipili Coordonnateur du « Mouvement de Fraternité », il s’agit d’une suite des sessions interactives qui ont commencé depuis quelques semaines. A l’en croire, l’idée est d’échanger des idées et de développer les stratégies pour renforcer la collaboration civilo-militaire et la cohésion sociale.
« Aujourd’hui, nous avons abordé la question de la communication par ce qu’on a compris que la jeunesse n’est pas informée de la réalité. A cette période, on a compris qu’il est important qu’on organise des séances entrain de sensibiliser les communautés, les différentes couches de la jeunesse pour qu’elles arrivent à changer la donne. Le mouvement de fraternité a le devoir de convertir les jeunes au vrai patriotisme. Nous voulons que les militaires et policiers de comprendre les vrais problèmes de population », a-t-il expliqué.
Vers une paix durable au Nord-Kivu ?
Prenant part à ces assises, le Commissaire Supérieur Mokili Mubguakonkwa, chercheur en sécurité participative n’a pas délié sa langue pour décourager les jeunes manipulés qui s’attaquent régulièrement aux forces de défense et de sécurité malgré le contexte de guerre. Pour lui, la restauration de la paix n’a pas besoin des activistes qui n’exercent que la pression sans penser aux solutions.
« La reconstruction de la paix, la sécurité n’a pas besoin des activistes, ça veut dire les gens qui se limitent à exercer les pressions, à dénoncer, non! Au-delà de ça, nous avons besoin de la jeunesse pour participer dans la reconstruction de la paix. Tout le monde doit être acteur en tenant compte. Nous avons également débattu autour des intoxications. La manière dont les informations circulent et qui arrivent jusqu’à créer des situations agréables au niveau de la communication », a fait entendre l’officier de la Police.
Les participants à la séance se sont engagés résolument pour résoudre le problème de la mesinformation, la désinformation et de l’intoxication. C’est le cas de Mme Anne Michael, habitante du quartier Kyeshero.
« Je peux plus partager une information sans l’analyser, sans savoir même la source.. Je vais également sensibiliser les amis avec qui, on reste dans notre quartier pour barrer aux criminels qui nous menacent chaque fois. Ça va également permettre aux autorités militaires et policiers de bien gérer la situation sécuritaire du pays », a-t-elle insisté.
Pour la suite des sessions, l’asbl « Mouvement de Fraternité » compte réunir d’autres couches de la population à l’hôtel Cirizi, le lundi prochain.
Magloire Tsongo à Goma
