Dans une lettre adressée au gouverneur militaire du Nord-Kivu le 9 janvier dernier, dont la rédaction de La Fortune RDC possède une copie, l’Innovation pour le Développement et la Protection de l’Environnement (IDPE/asbl) dénonce la persistance du processus de spoliation de l’espace Nzulo, situé dans le secteur sud du Parc National des Virunga.
Cette organisation affirme avoir constaté l’installation d’une nouvelle pancarte au contenu illégal et provocateur dans le quartier Mugunga, à Goma, plus précisément au lieu-dit « Amour« . En outre, l’IDPE soulève également des inquiétudes concernant l’efficacité des mécanismes de surveillance pendant la procédure et rappelle au gouverneur du Nord-Kivu qu’aucune décision judiciaire ne confère des droits fonciers à un groupe d’individus sur les terres du Parc National des Virunga. Selon nos informations, les limites légales du parc demeurent inchangées, et tout acte de vente ou de construction dans cette zone est qualifié de spoliation en violation des lois régissant la conservation de la nature en RDC.
« Malgré les défis sécuritaires auxquels notre région est confrontée, nous regrettons de constater que le réseau de spoliateurs, loin d’être démantelé, déploie aujourd’hui de nouvelles stratégies provocatrices. Excellence Monsieur le Gouverneur, les résultats de nos enquêtes sur le terrain ont prouvé que la spoliation de l’espace Nzulo est orchestrée par une classe d’individus composée d’hommes d’affaires, d’autorités politico-administratives et militaires. Pire encore, ces spoliateurs détiennent des titres de propriété délivrés par les services compétents. C’est pourquoi ce silence apparent de votre part nous inquiète et pourrait laisser croire à une complicité tacite. Nous ne devons pas oublier que le monde nous regarde, car en tant que pays solution face aux défis environnementaux mondiaux, nous devrions prêcher par l’exemple », peut-on lire dans ce document.
Ainsi, cette organisation de défense des droits environnementaux appelle au renforcement de la protection juridique des terres et infrastructures relevant de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et du Parc National des Virunga. Elle exige également le retrait immédiat de la pancarte qu’elle juge illégale, érigée au niveau de Mugunga, à Goma.
Pour rappel, il y a quelques mois, l’ICCN avait lancé la campagne « Nzulo n’est pas à vendre » afin de fournir au public des informations sûres concernant cette zone, essentielle au Parc des Virunga, bien qu’elle soit convoitée par des intérêts privés au détriment de l’environnement.
Trésor Wayitsomaya