Dans un contexte où les enjeux de gouvernance sont multiples en République Démocratique du Congo (RDC), des éminents chercheurs réfléchissent comment sortir du chao. Dans la ville touristique de Goma, au Nord-Kivu, l’Institut Facultaire d’Etudes de Développement (IFED-Goma) a organisé ce jeudi 19 décembre 2024 une conférence scientifique autour du thème « l’impact de la corruption sur le développement de la société ».
Tenu dans une salle bondée du campus de l’IFED au quartier Kyeshero, cet événement a réuni étudiants, enseignants, et divers citoyens congolais désireux de mieux comprendre les racines de ce fléau. L’orateur invité, Maître Dunia Byavulwa, juriste de formation, travailleur humanitaire et expert en gouvernance et gestion des conflits dans la région des Grands Lacs, a captivé son auditoire par une analyse pointue de la corruption et de ses conséquences sur la société congolaise. Dans son intervention, Maître Dunia a souligné que la corruption n’était pas un phénomène isolé, mais bien « systémique », enracinée dans plusieurs facteurs sociaux, économiques et politiques.
Selon lui, les causes fondamentales du phénomène sont multiples dont la pauvreté généralisée, les faibles salaires des fonctionnaires, l’impunité qui prévaut dans de nombreux secteurs, ainsi que la culture de l’enrichissement rapide. À cela s’ajoutent des phénomènes comme la moralité douteuse, les alliances familiales et politiques, ainsi que la recherche incessante de l’aisance matérielle.
« La corruption, c’est avant tout un problème de mentalité. Tant que nous ne ferons pas face à cette réalité, tant que l’impunité continue de régner, il sera difficile d’espérer un changement profond », a-t-il expliqué. Il a également insisté sur la nécessité d’adopter une approche systémique pour comprendre et combattre la corruption, arguant que « les solutions partielles ne suffisent pas. Il faut une analyse complète des dynamiques de la vie publique pour rompre définitivement avec la banalisation de ce fléau ».
L’IFED, un oasis scientifique en plein coeur de la ville de Goma
Au-cours de cette conférence, Johnny Bwenda Katoho, Recteur de cette institution a brossé la vision de l’IFED-Goma. Il a rappelé que son institution se positionne résolument comme une meilleure destination dans la formation des jeunes sur les enjeux de développement durable et de gouvernance.
« […] L’IFED c’est une institution qui vient faire autrement. Nous ne voulons pas ramasser des étudiants n’importe où et que nous ne savons pas comment ils ont été formés. Nous avons voulu former nos propres fruits, et celà de notre manière..Nous avons commencé par la Bac1 pour que nous puissions former un noyau solide afin de défendre cette république et mener du changement dans cette république. Le message aux parents de Goma est de les informer qu’il y a une institution qui vient de naître dans leurs murs. Nous sommes l’unique institution qui organise des études de développement proprement dites. Pour la première promotion, nous avons donné de facilité aux parents parce que les inscriptions sont fixées seulement à 15$. Les frais académiques s’élèvent à seulement 300$ toute l’année. C’est vraiment, une façon de faciliter les étudiants de venir chez nous », a-t-il laissé entendre.
Il a, par la même occasion rappeler que son institution garde sa particularité, celle de former des étudiants bilingues. Bien que la langue d’enseignement en RDC reste le Français, l’IFED organise tout de même une formation accélérée de six (6) mois à la fin du cycle. L’objectif, selon le recteur de former des futurs cadres en mesure de travailler dans le monde humanitaire et même dans le système des Nations-Unies.
L’IFED-Goma, bastion scientifique de l’espoir
Dotée de tous les documents nécessaires par le ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), cette jeune institution organise plusieurs filières dont les études des sciences sociales, les études de développement, les études agronomiques, la communication numérique et bien d’autres. Se basant sur le contexte de la province du Nord-Kivu, l’IFED promeut le développement et la protection de la biodiversité du Kivu.
« La garantie est qu’on s’inscrit dans les normes régissant le secteur de l’enseignement supérieur et universitaire en RDC. Nous avons fait une étude du marché pour savoir les besoins qui peuvent être complés, qui n’ont pas répondus par d’autres institutions supérieures existantes déjà, et pour qu’on ne puisse pas marcher dans leurs plates bandes », a indiqué un autre cadre de l’institution.
Signalons que l’institution se trouve sur avenue La Conference, référence -ancien CTO, au quartier Kyeshero, dans la partie ouest de la ville de Goma.
Magloire Tsongo à Goma