En moins de 4 mois de la célébration du centenaire de la création du Parc National des Virunga, le plus vieux en Afrique, des chercheurs et scientifiques congolais œuvrant dans le secteur de l’environnement, alertent sur la perte de la biodiversité à un rythme alarmant dans cette zone. Nombreux parmi eux évoquent la perte des services écosystémiques dans ce patrimoine mondial au sein de son rayon d’action dans 5 territoires du Nord-Kivu, notamment Nyiragongo, Rutshuru, Masisi, Lubero et Beni.
Ce 16 décembre 2024, l’Université de Goma a accueilli une journée scientifique majeure dédiée à la survie du Parc National des Virunga (PNVi). Des chercheurs, professeurs, acteurs de la conservation et partenaires internationaux se sont réunis pour discuter des défis et solutions liés à ce patrimoine mondial de l’UNESCO, menacé par les conflits, le changement climatiques et la destruction des habitats. Les thèmes abordés étaient centrés sur les conflits homme-faune, les services écosystémiques et la conservation communautaire et le développement durable.
Lors de son exposé autour du thème : «Les Zones Clés pour la Biodiversité en RDC : Cas du Parc National des Virunga», l’écologiste Jeannot Kivono, Point Focal Régional Afrique Key Biodiversity Areas (KBA) a appelé à la mise en commun d’efforts pour lutter contre la perte de la biodiversité et recommande la préservation de l’habitat en tant que meilleure stratégie de conservation.
«Il y a un besoin urgent de réagir à cette crise de la biodiversité. Les Zones Clés pour la Biodiversité (Key Biodiversity Areas) sont des sites qui contribuent de manière significative à la persistance de la biodiversité mondiale», dit-il.
Les menaces sur les zones clés pour la biodiversité
Comme partout au monde, 80% des KBAs ont des infrastructures à l’intérieur notamment des habitations, routes et des lignes électriques. On note également dans ces entités une perte continue des habitats forestiers suite à l’agriculture, sciage des bois et l’exploitation minière artisanale.
S’allongeant sur une distance de près de 300 km avec une largeur moyenne dépassant rarement 50km, le Parc National des Virunga compte actuellement plusieurs espèces fauniques et végétales.
«Le PNVi comme KBA compte plus de 2077 espèces végétales, deux-sous espèces de gorilles et une espèce de chimpanzés, plus de 196 espèces de grands mammifères, plus de 706 espèces d’oiseaux, plus de 109 espèces de reptiles et plus de 65 espèces d’amphibiens», a indiqué cet expert.
Parmi ces espèces, 57 remplissent au moins un des 13 critères requis pour l’identification des KBAs.
En outre, l’expert a, dans son exposé, démontré que la recherche des nouvelles espaces pour l’agriculture par les humains, la déforestation, la chasse commerciale et de subsistance ainsi la prolifération des groupes armés et le non-respect des limites du parc figurent parmi les principales menaces pesant sur la biodiversité du Parc National des Virunga.
Malgré les efforts déployés par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature pour préserver cette aire protégée, plusieurs espaces forestiers ont été rasés ces dernières années.
Ainsi, pour réduire la perte de la biodiversité dans le PNVi, les acteurs œuvrant dans le secteur de la conservation et le gouvernement congolais sont appelés au renforcement de la vulgarisation des lois relatives à la conservation de la nature en associant la justice pour décourager tous ceux qui sont impliqués dans les crimes environnementaux. Ceci exige aussi un investissement important en moyens financiers dans la recherche en vue de faciliter les chercheurs congolais de mettre à la portée du public des données réelles autour de la situation régulière sur terrain.
Pour rappel, le Parc National des Virunga a été créé en 1925 sous le nom de Parc Albert dans l’objectif de protéger les gorilles de montagne vivant dans les forêts du massif des Virunga. Il s’agissait du premier Parc National à voir le jour sur le continent Africain et en République Démocratique du Congo.
Trésor Wayitsomaya
Jamais le PNVi n’a connu une destruction si méchante comme aujourd’hui ! Cause principale : agression rwandaise qui se couvre par le M23. Solution durable est que tous les acteurs clés, soucieux de la préservation de cette riche biodiversité activent un plaidoyer contraignant le Rwanda à retirer ses militaires de la RDC.
C’est très désolant de vivre une destruction méchante du parc national des Virunga Aujourd’hui