Titulaire d’un diplôme universitaire en agronomie et poète, Bernadine Sikwaya puise son inspiration dans la beauté et la résilience de la vie rurale. Elle a choisi l’agriculture par passion. Son rêve de devenir agripreneur prend déjà de l’ampleur sur le terrain. Du Nord-Kivu au Sud-Kivu, de nombreux paysans témoignent de son expérience.
Motivée par le rôle de l’agriculture paysanne pour contribuer au développement économique de la RDC, en créant des emplois pour les jeunes désœuvrés, Bernadine n’a pas voulu rester au bureau. Elle préfère rester aux côtés des agriculteurs ruraux. Pour mettre en lumière les défis et les réussites des paysans congolais, cette jeune femme allie ses deux passions, tout en étant particulièrement attentive à l’agriculture durable.
« Je suis poète depuis mon plus jeune âge, c’est moi qui écrivais des poésies à l’école lors des promotions scolaires, et étant agronome, j’ai trouvé mon inspiration dans la beauté et la résilience de la vie rurale. C’est en 2024 que j’ai officialisé ma carrière », explique-t-elle.
Des défis à relever pour une passion
Parmi les défis auxquels elle fait face, on trouve l’accès limité aux ressources et des conditions climatiques imprévisibles. Dans un contexte marqué par une situation sécuritaire volatile à l’Est de la République Démocratique du Congo, il est également difficile pour un poète rural d’accéder à des plateformes numériques pour partager le fruit de son travail, afin qu’il soit accessible à un grand public. D’autant plus que le jeune agronome souffre d’un manque de soutien financier et technique.
En plus des préjugés liés au genre, l’un des défis les plus difficiles à surmonter reste la gestion des responsabilités familiales et des tâches agricoles. Pire encore, la femme rurale peine à accéder aux ressources financières et aux opportunités de formation. Elle précise : « Ma stratégie est de rester authentique et de partager des histoires vraies et émouvantes à travers mes poèmes. Je m’efforce également de participer à des événements communautaires et de collaborer avec d’autres artistes et agriculteurs. J’ai même créé une organisation, La Voix du Paysan, où je peux échanger davantage avec les paysans. »
Elle ajoute : « Mon amour pour la terre et ma passion pour l’écriture m’ont poussé à choisir cette carrière. La vie du paysan est riche en histoires de courage et de détermination, et je voulais les partager à travers mes poèmes et mes livres. J’ai grandi dans une famille de paysans, j’ai fait des études agronomiques à l’université, et je passe la majeure partie de mon temps avec les paysans pendant mes missions sur le terrain, où j’ai appris à apprécier le travail de la terre. Mon intérêt pour la poésie a commencé à l’école, où j’écris sur les paysages et les saisons. En combinant ces deux passions, j’ai trouvé ma voie en tant que poète et défenseur de l’agriculture durable. »
Pour la gestion de sa carrière, Bernadine reste rigoureuse dans ses planifications, recherche de nouvelles opportunités de formation et de financement, et maintient des relations solides avec la communauté et ses partenaires. Elle conclut sur une note interpellative : « Je conseillerais aux agriculteurs et aux poètes de rester fidèles à leurs racines et de s’inspirer de leur environnement. Il est important de persévérer malgré les défis. La collaboration avec d’autres artistes et agriculteurs peut également être très bénéfique. »
Bernardine Sikwaya s’est impliquée dans la poésie pour sensibiliser la communauté à travers des poèmes sur les enjeux agricoles et environnementaux à l’Est de la République Démocratique du Congo, avec pour objectif de donner une voix aux paysans et de promouvoir la paix et la résilience à travers l’art.
Trésor Wayitsomaya