Dans un contexte où le monde est secoué par le changement climatique , la communication au sein des organisations œuvrant pour la préservation de l’environnement devient un levier incontournable pour faire entendre leurs voix. Dans la ville touristique de Goma, lors du dernier jour de l’atelier de renforcement des capacités des Défenseurs Locaux de l’Environnement (DLE), Tuver Wundi, Directeur Provincial de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) Nord-Kivu et formateur en journalisme environnemental a exposé les « clés du succès » en matière de communication pour ces acteurs.
Lors de son exposé, Tuver Wundi a donné quelques astuces pouvant permettre aux DLE de mieux réussir à sensibiliser et mobiliser les communautés autour des questions environnementales. A l’en croire, pour mieux réussir sa campagne de communication au sein des organisations de défense des droits à l’environnement, il faut d’abord connaître la géographie, l’histoire, la particularité, les défis politiques, les leaders d’opinions les plus importants de la zone.
« Nous sommes défenseurs de droits de l’environnement par ce que nous voulons avoir certaines attitudes des communautés vis-à-vis de ce que nous défendons et obtenir ces attitudes, il faut leurs parler, il faut savoir comment les emmener à comprendre le bien-fondé de tel ou tel autre, raison pour laquelle aucun processus de défense ne peut pas passer sans maîtrise de la communication, sans la maîtrise des canaux par lesquels, on peut arriver à passer le message et sans la maîtrise des techniques de formulation des messages des DLE. D’où, il était important pour les organisateurs de placer cette thématique afin d’outiller tant soit peu les DLE de quelques astuces qui peuvent leurs permettre d’arriver à l’objectif qui est le leur, celui d’amener tout le monde à s’en donner à la protection de l’environnement », a-t-il précisé.
Et de poursuivre :
« Nous avons insisté sur la maîtrise géographique du milieu dans lequel, ils sont appelés à parler. Nous avons également insisté sur l’histoire, des cultures des milieux pour savoir quels genres de messages, faut-il apporter. Il y a aussi la règle du 4 C dans le message. Les messages de DLE doivent être clairs, courts, compréhensibles et complets pour que les communautés puissent bien écouter mais aussi il y a la préparation vis-à-vis de la campagne qu’ils veulent faire », poursuit-il.
Revenant sur le cas de la province du Nord-Kivu où la zone est secouée par les rebelles du M23 et les terroristes ADF, respectivement dans le Sud et nord de la province, Tuver Wundi a insisté sur l’adaptation de la communication au contexte de guerre. La préparation, selon le formateur, est un autre facteur important pour une campagne de communication réussie.
« On peut pas dire à une personne qui est afamé du matin au soir, qui manque la braise, qui manque les bois de chauffage, vous n’allez pas lui dire de garder un arbre à côtés de lui. Donc, toutes ces différentes techniques devront être mise en place pour les défenseurs locaux de l’environnement sachent comment arriver à donner son message, celui d’un lendemain meilleur à cette personne là qui attend tout de l’environnement. Il y a moyen de dire que l’adaptation au contexte doit aussi guider les défenseurs à savoir formuler sa campagne pour arriver au résultat« , a-t-il soutenu.
Signalons que cet atelier, qui a réuni des Defenseurs Locaux de l’environnement (DLE) venus des provinces de l’Ituri, du Nord et du Sud-Kivu, s’est tenu du 27 au 29 novembre 2024 dans la ville de Goma. Organisé par Word Ressources Institute (WRI) en collaboration avec l’Alerte Congolaise pour l’Environnement et les Droits de l’homme (ACEDH), cet atelier s’inscrivait dans le cadre du projet STAND.
Magloire Tsongo à Goma