La culture du blé est l’une des plus anciennes au monde et spécialement en Territoire de Lubero, au Nord-Kivu, partie Est de la République Démocratique du Congo. Chaque année le blé renait pour nourrir les générations qui se suivent. Du semis à la moisson, le temps fait son œuvre. Le blé constitue un élément essentiel dans la structure de consommation des céréales.
Il contribue énormément aux apports caloriques et protéiques de la population dans l’ensemble. La production du blé et sa commercialisation contribuent au développement et à l’amélioration des conditions socio-économiques de la population.
Entre 2000 et 2020, presque cette culture avait déjà disparu à grande échelle dans zone suite à l’insécurité causée par des groupes armes locaux.
Une organisation locale, International Center for Peace and Environment Protection by Peasant Communities icpep/ong-dh/drc a relancé le projet de multiplication et d’essais des nouvelles variétés du blé du type CIMMITY Mexique à la station Ndihira de l’institut National d’Etudes et des Recherches Agronomiques, INERA en mi-septembre 2021.
Cette étape a suscité pour cette structure, le début de travaux intenses sur terrain, qui ont permis l’obtention en 6 mois seulement de 400 nouvelles variétés de blé adaptées aux réalités locales par des ingénieurs agronomes, complétés régulièrement par des écologues. Cette initiative a permis au Service National de la Semence, de certifier l’ICPEP en tant qu’on organisation locale de multiplication d’une bonne qualité de semences de blé au Nord-Kivu.
Vers l’appropriation du projet par les paysans
Le recours à des semences améliorées connait déjà un engouement sur le marché local, bien que cela soit à la demande d’un petit nombre d’agriculteurs. Mais le prix fixé par les multiplicateurs est parfois jugé plus élevé par rapport aux revenus des paysans malgré leur volonté à innover la pratique de l’agriculture.
C’est connu de tous que la pauvreté généralisée est l’une des caractéristiques du sous-développement. L’agriculture est la charpente dorsale de l’économie, c’est le socle pour le développement des pays africains qui, dans leur majorité, comportent plus de 75% de la population rurale. Dans la plupart des pays africains, l’agriculture est la plus importante activité et le poumon du développement économique.
Le blé face à l’augmentation de la demande
Compte tenu de l’augmentation de la demande en produit de blé à travers le monde et de la connexion étroite production-consommation en milieu urbain comme dans le rural, la préoccupation liée à la qualité et à la quantité s’impose. Le monde de business est aujourd’hui confronté à un environnement de plus en plus concurrentiel où seule la compétitivité est de mise et s’impose comme maitre de la performance et d’une réalité sur terrain.
Dans un environnement aussi concurrentiel comme celui-ci, une structure, un service ou encore un produit compétitif ne peut vouloir subir le rythme qu’impose la concurrence d’où, la nécessité de mettre en place des stratégies d’anticipation pour une meilleure production et vente. Pour ce qui est du blé, cette compétitivité sera caractérisée, non seulement par la qualité de blé, mais aussi et surtout par la quantité à produire dans la couverture totale de la demande, donc qui ne favoriserait pas la rupture de stock.
ICPEP étend son champ vers les zones d’une bonne analyse pédologique!
Au regard de l’importance nutritif du blé et de sa sous-production dans la région alors que sur le marché, la demande ne fait que s’accroitre, nous avons pensé mettre en œuvre un projet dont la principale activité est la production de la meilleure qualité des semences améliorées et adaptées et de la farine de blé.
Avec le Projet de multiplication en grande échelle et d’adaptation multi-locales des semences de blé dans la zone agro écologique de Kayiri-Kyuto (Luofu) dans la Zone de Santé de Kayna, Territoire de Lubero au Nord-Kivu en RD congo en collaboration avec Virunga Development (Sarlu), cela permettra la multiplication en grande échelle des semences améliorées, adaptées et certifiées par le SENASEM sur une superficie de quinze (15) hectares pour fournir en quantité et qualité les semences de blé à notre population paysanne de Territoire de Lubero, Province du Nord-Kivu.
«En effet, notre intervention s’étendra dans les zones agricoles, où il est exploité les cultures vivrières dont la pomme de terre, le maïs, le blé, le petit pois, le haricot, le sorgho, le millet, il a été constaté une rareté et/ou une quasi-absence des semences de blé améliorées, adaptées et certifiées par les services compétents du domaine semencier dans le monde rural de notre zone d’intervention», a-t-on appris du projet.
Par ailleurs, le manque d’un bon suivi des variétés de semences, la population paysanne a du mal à se procurer une semence rentable (rendement élevé) pour des saisons culturales à venir. La plupart de temps, après une certaine génération semencière (vieillissement des semences), par manque d’une structure d’amélioration des semences, la rentabilité paysanne (production agricole) va en décroissance.
C’est pourquoi ICPEP veut garantir la pérennisation et l’accès aux semences améliorées, adaptées, rustiques (résistantes aux maladies), et certifiées en République Démocratique du Congo afin de garantir la rentabilité (production agricole) et l’amélioration de la sécurité alimentaire, le bien-être socioéconomique du monde paysan et enfin joué un rôle prépondérant sur l’économie nationale et mondiale.
«Les techniciens agronomes prélèveront des échantillons en vue de faire des analyses pédologiques de manière à avoir une connaissance sur la structure du sol, la granulométrie du sol, la composition chimique du sol, etc. Les bénéficiaires du projet de la multiplication en grande échelle des semences de blé dans la ferme semencière de Kayiri-Kyuto sont composés directement par les techniciens Agronomes et un juriste, cent cinquante tacherons et/ou un tracteur conduit par un chauffeur, indirectement la population agricultrice et toute la population du Territoire de Lubero en particulier et du Nord-Kivu en général», a précisé le Me Rodrigue Kinyandalo, Coordonnateur de ICPEP.
A côté de cette initiative à Lubero, Virunga Développement appuie plusieurs structures locales dans le but de renforcer la culture de blé dans la zone. La Coopérative de Production et Transformation des Produits Agricoles, COOPTA a su réalisé plus de 400 tonnes de blé en une saison seulement malgré le taux faible d’écoulement des produits vers les grands centres commerciaux.
Il faut rappeler que, le territoire de Lubero a plus émergé grâce la production du blé pendant des longues dates, en alimentant par la farine du froment le Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema et le Rwanda. Pour le moment deux Usines en chômage dont la Minoterie du Kivu et GREMULO peinent à se reconstituer suite à la faible production du blé dans la zone et au manque du soutien des partenaires nationaux.
Trésor Wayitsomaya