Le mardi 10 septembre 2024, une embuscade meurtrière tendue par les terroristes ADF (Allied Democratic Forces) sur la route nationale numéro 4 (RN4), entre Luna et Komanda, a coûté la vie à trois personnes. Les corps des victimes ont été transportés de manière rudimentaire sur des motos, faute de corbillards, jusqu’à leurs familles respectives, dans une scène qui a bouleversé toute la communauté.
Après l’attaque, les habitants des environs se sont rapidement mobilisés pour récupérer les corps des défunts. Malheureusement, en raison de l’absence de véhicules adaptés, ils ont dû improviser en utilisant des motos pour transporter les dépouilles. Ces civils innocents, abattus brutalement, ont été retrouvés dans un état dramatique, témoignant de la violence extrême exercée par les assaillants. Les corps, mutilés et défigurés par les tirs, ont été évalués sur place dans des conditions extrêmement précaires avant d’être placés sur les motos pour être acheminés.
Les villageois, démunis face à l’ampleur de la tragédie, ont fait tout leur possible pour rendre un dernier hommage à ces victimes. Toutefois, les motos, habituellement utilisées pour le transport de passagers, ont dû jouer un rôle de corbillard, une scène à la fois poignante et indigne pour les défunts. Les familles des victimes, informées de l’attaque, attendaient avec angoisse le retour des dépouilles, transportées sous une chaleur accablante, sur des routes poussiéreuses où l’insécurité règne en maître.
Le manque criant de moyens logistiques a révélé l’ampleur des difficultés auxquelles les habitants d’Ituri font face en cas de tragédie. Faute de services d’urgence et de véhicules adaptés, la population est souvent livrée à elle-même.
Les familles des défunts ont non seulement eu à affronter la perte de leurs proches, mais aussi à supporter le fait que les corps leur soient ramenés dans des conditions aussi déplorables. Les dépouilles ont été mises sous la terre dans les derniers hommages des familiers et connaissances ce même mercredi 11 septembre de l’année en cours.
L’attaque des ADF sur la RN4 est un rappel brutal de l’insécurité constante qui règne sur cet axe stratégique, et du besoin urgent de renforcer la sécurité dans la région. Les autorités locales et les partenaires internationaux sont appelés à agir, non seulement pour prévenir de nouvelles attaques, mais aussi pour fournir les moyens logistiques nécessaires pour gérer de telles tragédies avec dignité.
Le transport des corps sur des motos est devenu un symbole tragique du manque de soutien dont souffrent les populations locales. Une action rapide est indispensable pour garantir que les victimes et leurs familles reçoivent le respect et la dignité qu’elles méritent, même dans les moments les plus sombres.
Degusto Muhindo
