Les Francs Congolais sont en voie de disparition dans le groupement de Busanza en territoire de Rutshuru, depuis la résurgence de la guerre du M23. Pendant ce temps, les Shillings Ougandais dominent le terrain. Plusieurs facteurs seraient à la base de cette situation qui affecte également la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Un habitant contacté par la FortuneRDC.net, ce jeudi 25 juillet depuis la cité frontalière de Kitagoma, renseigne que toutes les activités monétaires s’effectuent moyennant les Shillings Ougandais au détriment des Francs Congolais, depuis la résurgence du M23 au Nord-Kivu. Le manque des marchés locaux serait parmi les facteurs-clés de cette situation.
« Nous n’avons plus des marchés locaux et nous fréquentons ceux de l’Ouganda. Si nous y allons avec des Francs Congolais, on nous cautionne à un taux très élevé. Ils dévalorisent notre monnaie. Nos vivres sont vendus en Ouganda. Les Ougandais sont nos clients et ils nous imposent leurs monnaies », témoigne l’habitant.
Cette dépréciation exacerbée des Francs Congolais dans cette contrée révèle à quel point la guerre du M23 au Nord-Kivu est non seulement d’occupation, mais aussi une guerre économique. D’après le Professeur Dady Saleh, économiste de formation, cette exportation illégale des marchandises congolaises vers les pays agresseurs affectent négativement les marchés de Goma.
« Nous consommons, plus de tomates venues du Rwanda et d’autres produits qui viennent aussi de l’Ouganda. Ça bénéficie aux économies de ces deux pays plutôt que celle de la République démocratique du Congo. Malgré celà, les prix vont crescendo à Goma », réagi t-il.
Il convient de mentionner ici que la ville de Goma est économiquement la plus affectée par la guerre du M23. Localement, les prix de produits manufacturés et vivriers ont au-moins doublé ou triplé depuis son enclavement suite à l’occupation des localités voisines par ces rebelles «rwandais et ougandais», [selon le rapport des experts des Nations-Unies.]
Prosper Buhuru