L’apiculture est un levier de développement rural accessible à des acteurs qui ne possèdent pas de terres et qui n’exige que des moyens relativement limités. Nombreuses personnes considèrent cette activité comme stratégique, à la fois du point de vue socio-économique et agro-écologique.
A l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) et particulièrement au Nord-Kivu, l’apiculture tient traditionnellement une place importante dans la société. Malgré l’insécurité qui règne dans la zone, les femmes ont prouvé à la face du monde leur niveau de résilience. C’est le cas de Mme Déborah Nzarubara, directrice de Grecom, une entreprise oeuvrant dans la ville touristique de Goma.
Depuis plusieurs mois, cette femme entrepreneure n’a pas arrêté de penser sur les projets innovants. Elle mis en place une innovation technologique en apiculture dénommée « NYUKI TECH ». Il s’agit selon Mme Déborah, d’une solution qui vient répondre aux défis climatiques en mettant « l’abeille » comme indicateur biologique.
NYUKI TECH fournit des itinéraires techniques pour une apiculture régénérative et résiliente au changement climatique. Deborah Nzarubara précise qu’avec son application « NYUKI TECH », les apiculteurs sont actuellement à mesure de suivre leurs ruches en distance. Cette solution vise également la structuration des acteurs de la chaîne de valeurs et aussi, aide les apiculteurs à accéder facilement au marché.
« Je suis apicultrice et je connais les vrais problèmes que traverse cette filière. On avait un problème au départ par ce que la filière n’était structurée. Il y avait aussi une faible production suite à l’effondrement d’économie d’abeilles par ce que beaucoup utilisaient des mauvaises pratiques. Il y avait aussi un problème d’accès au marché; et la perturbation climatique qui impactait également sur la production apicole, la production du miel. Il fallait maintenant y apporter une solution en mettant l’abeille au centre. Donc, il fallait que les abeilles soient d’abord protégées », a-t-elle expliqué.
Et de poursuivre: « Cette solution vise à réduire l’effondrement d’abeille ou la mort d’abeille et aussi envoyer des conseils techniques pouvant aider à l’adaptation climatique et faire accéder aux acteurs les informations sur le système du marché », poursuit-elle.
La digitalisation pour une apiculture regenerative
Mme Déborah Nzarubara est restée optimiste sur son nouveau dul. A l’en croire, l’abeille reste la sentinelle de l’environnement. « Si l’abeille n’existait pas, l’homme peut mourir ».
Par la même occasion, elle a annoncé l’organisation d’un grand événement à l’occasion de la célébration de la journée internationale de l’abeille, prévue le 20 mai prochain.
Pourquoi les abeilles sont cruciales pour les personnes ?
Scientifiquement, lorsque les animaux et les insectes collectent et répandent le pollen des fleurs, ils permettent aux plantes, y compris de nombreuses cultures vivrières, de se reproduire. Les oiseaux, les rongeurs, les singes et même les hommes pollinisent, mais les pollinisateurs les plus courants sont les insectes et, parmi eux, les abeilles.
Les pollinisateurs contribuent directement à la sécurité alimentaire. Près des trois quarts des plantes qui produisent 90% de la nourriture mondiale ont besoin de cette aide extérieure, selon les experts des Nations-Unies.
La même source ajoute que les abeilles sont célèbres pour le rôle qu’elles jouent dans la fourniture d’aliments de haute qualité. Il s’agit du miel, gelée royale et pollen, ainsi que d’autres produits tels que la cire d’abeille, la propolis et le venin d’abeilles mellifères. Elles font également partie de la biodiversité à qui, dépend l’homme pour sa survie.
De plus, l’apiculture est une source importante de revenus et assure un important moyen de subsistance en milieu rural tout comme en ville.
Magloire Tsongo à Goma