En marge de la célébration des journées internationales de recyclage et de l’eau, les jeunes écologistes de la ville de Goma, au Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ont organisé du 29 au 30 mars 2024 une campagne de ramassage des bouteilles plastiques.
Issus de plusieurs organisations qui militent pour la justice climatique dans la ville de Goma, ces jeunes ont recyclé des déchets plastiques sur plusieurs artères de la capitale du Nord-Kivu. Du rond-point BDGL, en passant par Tsukudu, signers jusqu’à l’Instigo, ces activistes ont lancé un nouveau combat écologique.
Selon Emmanuel Ndimwiza, jeune écologiste et membre de l’association « Droits, Environment et Citoyenneté » (DEC), la chasse des plastiques à Goma s’inscrit dans le cadre du projet « Éducation à la santé environnementale ». Conscient des conséquences désastreuses des déchets plastiques, M. Emmanuel estime qu’il s’est agi d’un geste en faveur du climat actuellement menacé par la pollution.
« Chasse aux plastiques, c’est une activité que les jeunes qui militent pour la justice climatique dans la ville de Goma ont initié dans le cadre d’un projet qu’ils appellent éducation à la santé environnementale dans la ville de Goma. Pour nous, chasser les plastiques, c’est un geste en faveur du climat par ce qu’aujourd’hui, nous vivons un monde qui est beaucoup plus pollué surtout par les plastiques. Les plastiques présentent un grand danger sur la biodiversité, sur le lac, sur les artères et même dans nos champs et ça de configure même la ville de Goma », a-t-il souligné.
Et de poursuivre: « C’est pourquoi, en tant que jeunes, nous avons jugé bon de poser ce geste en ramassant les plastiques par ce qu’elles contribuent à la pollution environnementale et lorsqu’il y a pollution, ça va impacter sur le changement environnemental. Aujourd’hui, la planète est à 1.5° et si on pose pas de gestes en faveur du climat, bientôt nous allons atteindre 2 degré, et puis ça sera un grand problème sur notre vie », poursuit-il.
Un geste qui remet en cause la gestion des autorités congolaises?
Située à la limite avec le Rwanda, la ville de Goma, bien que touristique, est devenue un dépotoir pour certains habitants. Emmanuel Ndimwiza accuse le Gouvernement congolais pour une faible mobilisation, à travers ses services d’assainissement qui, selon lui, n’arrivent pas à mettre en place une bonne politique de gestion des déchets plastiques dans la ville. Il regrette que la ville de Goma ne soit pas dotée de poubelles publiques.
Par la même occasion, il a évoqué quelques défis auxquels les organisations qui militent pour la justice climatique font face. Il s’agit notamment du manque d’éducation environnementale; le défis lié à la technologie pour le recyclage correct des déchets en ville. M. Emmanuel ajoute que les jeunes écologistes de la ville de Goma ne disposent pas encore des moyens nécessaires, pouvant leurs permettre de transformer les déchets plastiques, ce qui pourrait être plutôt une opportunité d’affaires.
Le jeune Emmanuel Ndimwiza reste optimiste sur la stratégie. »L’activité sera permanente par ce que ce n’est pas même aujourd’hui qu’on a commencé cette activité. Mais aujourd’hui, nous l’avons fait à l’occasion des journées internationales de recyclage et de l’eau. Avant, on l’appelait vendredi sans plastiques et nous l’avons toujours fait chaque vendredi. Ça sera continuelle, et effectivement, c’est dans le cadre de l’éducation environnementale ».
Signalons que la journée internationale du recyclage est célébrée le 18 alors que celle de l’eau reste au 22ème jour du mois de mars. Instituées par l’organisation des Nations-Unies, ces deux journées interpellent la société sur transformation écologique dans le monde.
Magloire Tsongo à Goma