Depuis plusieurs décennies, les filles et fils de la partie Est de la République Démocratique du Congo (RDC) ont su exploiter leurs talents, leur niveau de réflexion ou encore leurs compétences managériales. Au Nord-Kivu, l’exploitation des ressources du sous-sol constitue une part significative de l’économie de la RDC, surtout que celle-ci est essentiellement basée sur l’agriculture.
Malgré la guerre leur imposée par des groupes armés étrangers et locaux, les communautés locales se démarquent dans la pratique des activités champêtres avec une forte production des produits maraîchers.
A Goma, Kahambu Mbulinyolo Noëla est l’une des étudiantes de l’Université de Goma (UNIGOM) qui se distinguent dans la faculté de l’agronomie. Originaire du territoire de Béni, celle-ci n’a pas été influencée par le comportement de la ville. Elle garde encore ses valeurs d’origine en valorisant l’agriculture, en tant que moyen de relance de l’économie congolaise et source des revenus pour les ménages.
Âgée de 25 ans révolus, Mme Kahambu Mbulinyolo a initié un projet sur la « gestion intégrée des ravageurs en production Maraîchers « , un dul qui, généralement porte sur la production du poivron « Capsicum annum ». C’est par les bios pesticides que ce projet a été réalisé dans la capitale du Nord-Kivu et celà pour lutter efficacement contre les ravageurs.
Après ses recherches approfondies, elle dit avoir constaté que nombreux agriculteurs ont du mal à gérer les ravageurs qui, selon elle auraient un impact significatif sur la production des produits maraîchers. Alors qu’elle a lancé son projet le 15 septembre dernier, celle-ci est à la période de la récolte dans son champ situé à Buhimba, un des coins situé au sud-Ouest de la ville touristique de Goma.
« Il est possible que le choix de Goma pour la production de poivron soit dû à plusieurs facteurs, tels que dans un premier temps le contrôle des ravageurs qui aurait un impact significatif sur la production du poivron car aucune méthode de lutte contre les ravageurs n’est mise en exercice par les agriculteurs de Goma. Ceux-ci ne sont pas informés de la façon de contrôle de ces ravageurs. L’objectif est de valoriser les matériels végétaux en mettant à la portée des paysans un moyen de lutte contre les ravageurs du poivron qui est moins coûteux, facile à manipuler, sain, respectueux de l’environnement et de la santé humaine. Nous faisons la comparaison des effets des plantes locales déjà considérées par notre étude afin de déterminer celle qui sera plus efficace », a expliqué à lafoftunerdc.net Noëla Kahambu Mbulinyolo.
Satisfaite moyennement de la première production, Mme Kahambu Mbulinyolo s’est dit convaincue que cette pratique peut aider fortement les agriculteurs de la province du Nord-Kivu à lutter contre les ravageurs. Tout en réduisant l’utilisation des pesticides chimiques, elle conseille ses camarades et d’autres agriculteurs d’approfondir des connaissances sur les enjeux liés à la production agricole.
« Je suis moyennement satisfaite car certaines plantes n’ont même pas tué les ravageurs, ce qui a conduit à la baisse de la production pour certaines parcelles. En tant qu’étudiante en faculté des sciences agronomiques, il est crucial de réfléchir à ces aspects des ravageurs voir même aux fertilisants et d’approfondir nos connaissances sur les enjeux liés à la production agricole dans notre région. Celà va nous permettre d’être des acteurs informés et engagés dans le développement agricole de notre communauté », a-t-elle laissé attendre.
Connaissances sur la pratique de la culture du poivron
Selon plusieurs recherches, la culture des poivrons en plein air peut être une bonne source de revenus. En quelques mots, le poivron est une plante vivace, mais les producteurs, dans la plupart des cas, le considèrent comme une plante annuelle. La plupart des producteurs commerciaux de poivrons commencent la culture à partir de graines (hybrides) dans un environnement intérieur protégé.
En attendant que les jeunes plants poussent et soient prêts à être transplantés, ils préparent le sol. Ils labourent la terre, enlèvent les restes de la culture précédente et placent un film plastique noir à travers les rangs. Le film plastique noir permet non seulement de réchauffer le sol, mais aussi de lutter contre les mauvaises herbes. Ils conçoivent et installent également le système d’irrigation goutte à goutte. Lorsqu’ils sont prêts pour la transplantation, ils font de petits trous dans le film plastique, où ils plantent les semis. La fertilisation, l’irrigation goutte à goutte et la lutte contre les mauvaises herbes sont appliquées dans la plupart des cas.
De nombreux cultivateurs plantent des tuteurs afin de favoriser la croissance des plantes, d’améliorer l’aération et de faciliter la récolte quelques semaines plus tard. Cependant, tous les plants de poivrons n’ont pas besoin d’être tuteurés. La plupart des variétés commerciales de poivrons peuvent être récoltées 60 à 90 jours après la transplantation. Le délai entre la plantation et la récolte dépend de la variété, des conditions climatiques et de l’âge des plants plantés. La récolte peut se faire à l’aide de ciseaux à main ou de couteaux et s’effectue généralement en une ou deux séances par semaine.
Les producteurs de poivrons cultivés en extérieur peuvent également utiliser des tracteurs pour la récolte. Après la récolte, les producteurs de poivre labourent et détruisent les restes de la récolte. Ils peuvent également effectuer une rotation de la culture (avec du chou, du maïs, des légumineuses et autres), afin de contrôler les maladies et d’éviter l’épuisement du sol.
Magloire Tsongo, à Goma