Bien que construite sur les roches, la ville touristique de Goma regorge d’immenses ressources naturelles. De l’Est à l’ouest, la capitale du Nord-Kivu dispose d’un sol riche où plusieurs cultures y poussent régulièrement.
Madame Neema Kitsere, habitante du quartier Ndosho, à l’ouest de la ville fait partie des femmes qui font la culture du haricot sur les roches. Infirmière de formation, celle-ci a fui les affrontements qui opposent depuis plusieurs mois les rebelles du M23 aux groupes d’autodéfense dits Wazalendo dans le territoire de Masisi. Disposant d’un officine pharmaceutique, Mme Neema Kitsere a laissé tout pour rejoindre sa famille dans la ville de Goma.
Pour surmonter les problèmes d’alimentation, elle n’a pas jugé bon de rejoindre d’autres familles dans les camps des déplacés. Elle se livre actuellement à la culture du haricot pour nourrir ses enfants, en attendant que la situation s’améliore davantage.
Agricultrice depuis son jeune âge, Mme Kitsere assiste à la culture florissante du haricot dans son champ situé à Karangara, juste en dépassant le lieu communément appelé « CCLK », toujours à l’ouest de Goma.
Malgré les aléas dus aux perturbations climatiques et aux ressources limitées, Mme Kitsere est attirée par la culture de cette légumineuse. Elle a pour ambition de passer même à la culture mécanisée afin de produire davantage . Au-delà des difficultés liées au changement climatique, elle évoque les problèmes des ressources financières et même des voleurs qui, généralement arrachent des feuilles du haricot appelées communément « Bishogoro ». Pourtant mal, selon les experts, ces feuilles du haricot sont beaucoup plus consommées par les habitants de Goma.
« Je travaille le champ parce que il est de mes habitudes pour me débrouiller. Ce qui m’est aujourd’hui obstacle c’est que nous sommes en temps de guerre et finalement suis déplacée. Cela m’empêche de continuer à vaquer facilement à travaux champêtres. Alors comme j’ai une parcelle ici,au lieu de se laisser faire à la paresse, mieux vaut m’engager à l’exploiter tout en y plantant des haricots. Je suis convaincu qu’avec les haricots qui vont bientôt mûrir dans ladite parcelle, ça va beaucoup aider mes enfants à trouver à manger pendant quelques jours. La ville de Goma est productive en haricots quelque soit sa roche un peu partout, seuls les voleurs nous découragent lors de la récolte, on se rend compte qu’ils ont saccagé le champ. Je ne peux pas accepter rester à la maison sans rien faire ni aller au camp des déplacés pour alourdir la charge au gouvernement pour répondre à mes besoins. Celà appauvrit notre gouvernement car on a pas de gens qui ont cet esprit de surmonter les obstacles alors qu’il y’a tant de secteur la à exploiter malgré le déplacement lié à la guerre », explique-t-elle.
Très heureuse d’avoir emprunté les champs, Mme Kitsere Neema appelle d’autres femmes à suivre la voie agricole pour lutter contre la faim.
Magloire Tsongo, à Goma
